Kassaman binnazilat ilmahiqat..." le plus noir des crimes est celui qui consiste à obscurcir la conscience politique et d’égarer tout un peuple" d'Emile ZOLA

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Le nom de ce blog est sans doute évocateur de notre "nachid el watani" tant décrié par le passé parce que, associé au pouvoir Algérien illégitime. Après des décennies de disettes. Je voudrais faire de cet espace, un coin où tous mes compatriotes et autres amoureux de libertés, de démocratie, ou tout simplement d'histoire pourraient s'exprimer librement. En ce sens, nous vous souhaitons la bienvenue. En hommage à Nacer Hachiche, repose en paix et à bientôt ! Pour garder le contact avec notre chère patrie : http://www.alger-presse.com/index.php/presse-fr


Les enfants de Gaza ont un nom (source LCL)

Publié par The Algerian Speaker sur 19 Août 2014, 10:22am

Catégories : #GAZA

Des enfants palestiniens remplissent des bouteilles d'eau dans un point d'eau de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 27 juillet 2014 (AFP PHOTO/MAHMUD HAMS)
Des enfants palestiniens remplissent des bouteilles d'eau dans un point d'eau de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 27 juillet 2014 (AFP PHOTO/MAHMUD HAMS)

Un message radiophonique de B’tselem, association de défense des droits de l’homme, présentant la liste nominative des enfants palestiniens tués à Gaza, a été interdit. Ha'Aretz s'interroge sur l'indifférence et le manque d'empathie de la société israélienne.

Mohammed Malaka, 2 ans. Seraj Abdel-Al, 8 ans. Sara Al-Eid, 9 ans. Saher Abu Namous, 4 ans. Ahmed Mahdi, 15 ans." Pendant quatre-vingt-dix secondes interminables, une voix de femme énumère, sur le ton détaché des présentateurs israéliens, les noms des enfants tués à Gaza au cours des trois dernières semaines. "La liste n'est pas exhaustive", répète-t-elle plusieurs fois. Telle est la teneur d'un message soumis le 23 juillet par l'ONG israélienne de défense des droits de l’homme dans les Territoires occupés B'tselem et interdit par l'Autorité israélienne de l'audiovisuel au motif qu'il est "politiquement controversé". Ce message n'accuse pourtant personne. Il ne fait que donner les noms d'enfants tués lors du dernier conflit en date entre Israël et le Hamas. Son titre : "Les enfants de Gaza ont un nom", s'inspire de la phrase du poète israélien Zelda sur l'Holocauste : "Chaque personne possède un nom que lui ont donné Dieu et ses parents." "Rien de ce qu'ils peuvent faire ne vaut la vie d'un seul soldat israélien" La censure dont a été victime le message de B'tselem révèle un phénomène latent, et préoccupant. La semaine dernière, alors que les Nations unies venaient de décider l'ouverture d'une enquête sur les victimes civiles de l'opération Barrière protectrice, les services du Premier ministre [Benyamin Nétanyahou] ont qualifié la décision de grotesque, tandis que Tzipi Livni, la ministre de la Justice israélienne, déclarait sur son compte Facebook qu'elle n'avait que deux mots à dire sur le sujet : "Hapsu oti" – soit un "bonne chance" ironique et méprisant. Et ce sont là deux réactions relativement modérées. "Nous sommes dénoncés de toutes parts pour notre brutalité, notre cruauté, la disproportion de nos attaques, et vous vous dites : 'On s'en fout'. Qu'ils nous empêchent donc tous, sans exception, de prendre un avion, qu'ils fassent ce qui leur chante, car rien de ce qu'ils peuvent faire ne vaut la vie d'un seul soldat israélien", a écrit Ben Caspit, éditorialiste et homme de télévision très en vue, dans le journal Maariv. "L'enfant d'aujourd'hui est le terroriste de demain. Autant qu'il meure maintenant." Et ces lignes ne sont rien à côté de certaines réactions non censurées au bilan civil de l'opération. Dans la culture actuelle du web, on poste désormais sur Facebook ou dans les pages de commentaires des médias les opinions que l'on gardait auparavant pour soi. "Quatre enfants morts, c'est tout ? Dommage !" ; "L'enfant d'aujourd'hui est le terroriste de demain. Autant qu'il meure maintenant !" ; "Tel est le prix de la guerre. La prochaine fois, qu'ils ne viennent pas nous chercher." ; "Et alors ?" Certains accusent aussi le Hamas de mentir. Un autre commentaire, lui, relativise : "On ne fait pas d'omelette sans casser des œufs." Ce sont évidemment des réactions extrémistes, qui ne sont pas représentatives de l'immense majorité de l'opinion israélienne. Beaucoup s'insurgent contre l'absurdité tragique de voir mourir des enfants, et ce dans les deux camps. Il n'empêche : il fut un temps en Israël où l'ordure était moins ordurière. Car le fait que des Israéliens puissent tenir ouvertement ce type de propos en dit long sur le glissement qui s'est opéré dans l'opinion ces dernières années. Auparavant, la mort accidentelle d'enfants – et même de civils en général – choquait. L'armée présentait des excuses, ou du moins rendait des comptes. Les médias en parlaient en long, en large et en travers. Dans l'Israël d'aujourd'hui, exprimer ne serait-ce qu'un doute sur la légitimité morale de notre armée est devenu un tel tabou que des groupes d'extrême droite, résolus à faire taire tous les suspects de "démoralisation", n'hésitent à se montrer violents. Parler simplement de victimes innocentes vous vaut d'être qualifié de "gauchiste" tenant un "discours de haine", y compris par des élus, comme la députée à la Knesset [le Parlement] Miri Regev. N'en concluons pas que la majorité des Israéliens n'ont que faire de la mort d'enfants. Mais si cela les choque, le fait est qu'ils n'en disent rien. N'en concluons pas qu'il n'est plus intolérable de tuer des enfants. Mais le fait est que c'était plus intolérable avant. Visiblement, plus il y a d'enfants parmi les victimes, moins l'on s'indigne. Il fut un temps où ces enfants avaient un nom, un visage même. C'est un fait. L'apathie totale est la dernière étape avant la haine.

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